Fiche Mémo
- Création : 2014 (Dakar, Sénégal)
- Fondateur : Omar Cissé
- Siège : Dakar, Sénégal
- Statut : Soutenu par des investisseurs majeurs (Total, Worldline, CFAO) ; acteur de référence de l’interopérabilité au Sénégal
- Mission : Simplifier l’accès aux services financiers et digitaux en Afrique via une solution unique, inclusive et interopérable
Présentation stratégique
- InTouch s’est imposée comme une infrastructure centrale de l’écosystème des paiements digitaux en Afrique francophone, en misant sur un modèle de « guichet unique ». L’entreprise propose une plateforme intégrée qui permet aux commerçants, distributeurs et institutions d’accepter et d’agréger plusieurs moyens de paiement (mobile money, cartes bancaires, espèces, etc.) et d’accéder à divers services digitaux. Sa vision est celle d’un continent africain interconnecté, où les barrières technologiques entre les différents moyens de paiement sont levées pour favoriser l’inclusion financière.
- Sa stratégie repose sur l’expansion régionale (Afrique de l’Ouest, Centrale et du Nord), l’amélioration de l’interopérabilité des systèmes de paiement et la diversification des services distribués via son réseau. InTouch combine une approche B2B (via sa solution « Touch » pour points de vente) avec une volonté d’intégration dans les grands écosystèmes (stations-service, banques, services publics, etc.).
Pays d’opération
- InTouch est active dans 14 pays africains, avec une concentration marquée en Afrique francophone. Parmi eux :
- Sénégal (pays d’origine)
- Côte d’Ivoire
- Mali
- Burkina Faso
- Guinée
- Cameroun
- RDC
- Maroc
- Tunisie
- Kenya
- Nigeria
- InTouch poursuit une stratégie d’expansion progressive, ciblant des marchés où les paiements numériques sont en forte croissance.
Services proposés
Service 1 : Plateforme de paiement unifiée ("Touch")
Touch permet aux commerçants d’accepter plusieurs moyens de paiement (Orange Money, Wave, Free Money, Wizall, cartes bancaires, espèces) via un seul terminal. Cela facilite la gestion des paiements, réduit la fragmentation et améliore l’expérience client.
Service 2 : Agrégation de services digitaux
Au-delà du paiement, InTouch permet d’accéder à un portefeuille de services digitaux (achat de crédit téléphonique, paiement de factures, abonnements TV, transferts, etc.), que les commerçants peuvent redistribuer à leur clientèle.
Service 3 : Gestion de flotte pour distributeurs
InTouch propose aux entreprises de gérer à distance leurs points de vente via un tableau de bord centralisé, avec des données sur les ventes, les transactions, la performance par agent, etc. Cela aide à optimiser la supervision et la logistique.
Service 4 : API pour intégration dans des systèmes tiers
InTouch offre également des APIs pour permettre l’intégration de ses services dans des systèmes tiers, notamment les banques, fintechs, applications marchandes ou ERP, favorisant ainsi des solutions sur mesure et évolutives.
Service 5 : Paiement sans contact (QR, USSD, etc.)
Relations avec les régulateurs
InTouch s’efforce de travailler en étroite collaboration avec les autorités monétaires et les régulateurs des télécommunications dans chaque pays où elle est implantée. Au Sénégal, l’entreprise opère sous supervision de la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) pour l’interopérabilité mobile money, et elle respecte les exigences de la Commission de Protection des Données Personnelles (CDP) pour la gestion des données.
Elle a développé des partenariats avec des banques locales pour se conformer aux régulations KYC/AML, et s’adapte aux exigences variables des régulateurs de chaque pays pour garantir la conformité de son modèle.
Critiques, controverses et enjeux actuels
- Partenariat controversé avec Worldline : À partir de 2017, Worldline est entré au capital de InTouch. En 2025, des enquêtes internationales sur des pratiques illégales de blanchiment de capitaux impliquant Worldline ont suscité des interrogations sur les effets d’image pour InTouch, bien que la société sénégalaise n’ait pas été directement mise en cause.
- Concentration excessive ? : En devenant un point d’entrée unique pour de nombreux services, certains observateurs s’inquiètent d’un risque de dépendance des petits commerçants vis-à -vis de la plateforme.
- Interopérabilité vs. concurrence : Son positionnement sur l’agrégation de services place InTouch au cœur de tensions avec certains acteurs du mobile money qui souhaitent garder un contrôle sur leur réseau.
- Enjeux de scalabilité : L’expansion à 14 pays pose des défis d’adaptation réglementaire et de support technique local. Le risque de perte de qualité de service est évoqué dans certains marchés (comme au Cameroun ou en Guinée).
- Problèmes d’assistance et de réclamations : Certains utilisateurs ont signalé des lenteurs dans le traitement des litiges ou des remboursements en cas d’échec de transaction, notamment via des agents distributeurs.
Partenaires clés
- Worldline (investisseur stratégique et partenaire technologique)
- TotalEnergies (réseau de distribution de services digitaux dans ses stations-service)
- CFAO Retail (intégration dans ses chaînes de distribution en Afrique de l’Ouest)
- Banques locales (UBA, Société Générale, Ecobank pour l’intégration financière)
- Opérateurs télécoms (Orange, Free, Wave, Expresso… pour l’agrégation mobile money)
- Startups fintechs partenaires pour l’intégration de services spécifiques via API