(Agence Ecofin) – Le but de ces nouvelles mesures est de lutter contre la criminalité financière. L’objectif légitime se heurte toutefois à un manque d’alternatives de placement pour de millions de Nigérians qui veulent se protéger des effets d’une hausse des prix qui continue de s’accélérer.
La Securities and Exchange Commission (SEC) du Nigeria a annoncé de nouvelles mesures de surveillance pour le secteur des cryptomonnaies. Les fournisseurs de services d’actifs virtuels devront s’enregistrer auprès de la SEC et partager leurs statistiques de trading hebdomadaires et mensuelles. Ils doivent également avoir une présence physique au Nigeria.
Les autorités visent à lutter contre le blanchiment d’argent, le financement du terrorisme et la manipulation des taux de change. Le gouvernement s’inquiète de l’impact potentiel des transactions crypto sur la stabilité du naira. Ces préoccupations font écho aux tensions avec Binance, accusée de contribuer à la dépréciation du naira.
Le marché nigérian des cryptomonnaies prospère avec un volume de transactions de 56,7 milliards de dollars entre juillet 2022 et juin 2023, en hausse de 9% sur un an. Environ 33,4% de la population adulte est impliquée dans le trading de cryptomonnaies, selon Chainalysis.
Récemment, le gouvernement a intensifié ses actions contre le marché crypto. En mars 2024, deux dirigeants de Binance ont été arrêtés, et la plateforme a cessé ses opérations dans le pays. La Commission nigériane des communications a bloqué l’accès à plusieurs sites d’échanges crypto.
Le défi consistera à créer un cadre réglementaire qui protège l’économie nationale tout en permettant l’innovation et l’inclusion financière que les cryptomonnaies peuvent offrir.
